Cet article a été rédigé par Jean-François Gérard, acteur fraichement revenu de Vancouver, qui a préparé une série d’articles sur l’industrie cinématographique en Amérique du Nord (particulièrement au Canada).
Dans notre série d’articles sur l’industrie cinématographique à Vancouver, nous retrouvons aujourd’hui Zachary Gibson, jeune acteur canadien révélé récemment dans le téléfilm « Descendants » de Disney, qui a pris le temps de répondre à nos questions. À la fois danseur et acteur, Zachary est un artiste qui a plusieurs cordes à son arc. Rencontre avec ce jeune talent prometteur.
Être Acteur : Bonjour Zachary. Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi et comment tu es devenu acteur ?
Zachary Gibson : J’ai été un artiste toute ma vie. A partir du moment où j’ai commencé à marcher, et même avant, j’étais toujours entrain de danser. C’est la danse, en fait, qui m’a conduit vers l’art dramatique. J’ai été dans différentes productions sur scène et au théâtre, mais je n’avais jamais été très attiré par le cinéma et la télévision. Jusqu’au jour où, alors que j’étais dans la rue Robson en train d’essayer une nouvelle paire de chaussures et de danser, j’ai reçu une tape sur l’épaule et c’était mon agent, Michelle, qui n’était pas encore mon agent à l’époque. Elle m’a demandé si j’étais un artiste, j’ai dit oui, et je suis maintenant avec elle depuis le début de ma carrière. C’est plutôt cool de tomber sur quelqu’un comme ça et d’être à ce point chanceux. C’est donc comme ça que j’ai débuté ma carrière d’acteur. Mon ami Jedidiah, que j’ai rencontré sur le tournage de Descendants, lui a toujours voulu être acteur. Il est venu sur Vancouver, a été dans une école de cinéma, et il vient de commencer à se former avec Andrew McIlroy. Je me suis formé avec Andrew également ; c’est là que j’ai commencé à développer un amour de l’art dramatique.
Être Acteur : Et avant de jouer, tu dansais ? A quel âge as-tu commencé ?
Zachary Gibson : Dès que j’ai pu marcher. Je n’ai pas commencé les cours à ce moment-là cependant ; mon père a essayé de m’inscrire à un cours de danse alors que j’avais 3 ou 4 ans, mais je restais sur ses genoux et je ne voulais pas danser. Puis ensuite, on rentrait à la maison, il mettait de la musique, et je dansais partout dans l’appartement. C’est en fait vers 4 ans que j’ai commencé à suivre des cours à proprement parler, me formant en danse classique, claquettes, jazz, hip hop…
Être Acteur: De retour à l’art dramatique, qu’est-ce que tu préfères dans le métier d’acteur ?
Zachary Gibson : J’aime comme les gens peuvent s’identifier. J’apprécie vraiment quand il y a un personnage qui donne à chacun une sorte de regard sur leur propre vie, tu vois. Parfois c’est heureux, souvent ce n’est pas très beau, et ça te permet de voir qui est vraiment cette personne. Ce qui, dans la vraie vie, est plutôt rare à moins de vraiment bien connaître quelqu’un. C’est totalement ce qui se passe quand tu vas voir un film, que tu t’assieds et que tu es pris dans la vie d’une personne. Et ça j’adore. J’aime aussi à quel point tu peux te l’approprier. En danse, c’est ce que je préfère ; j’ai toujours aimé faire tous les mouvements et les chorégraphier en leur donnant ma propre patte. Et j’ai appris qu’avec le jeu d’acteur, tu peux faire ça aussi. Tu prends toute la technique et le travail préparatoire que tu as mis derrière, et tu y vas, tu le vis. Avec l’art dramatique, il y a un tout nouveau monde où se rendre, explorer et créer. C’est ma partie préférée.
Être Acteur : Tu as aussi dernièrement décroché un rôle dans le téléfilm Descendants de Disney, diffusé mi-octobre en France. Peux-tu nous dire de quoi parle le film et qui est ton personnage ?
Zachary Gibson : Descendants raconte l’histoire des enfants des vilains du monde de Disney. Il se concentre sur les 4 principaux : Mal la fille de Maléfique, Jay le fils de Jafar, Carlos le fils de Cruella d’Enfer, et Evie la fille de la Méchante Reine. Je joue Doug, le fils de Simplet, qui fait partie de la fanfare et qui adore l’école. Il tombe sous le charme d’Evie. C’est un gars marrant, je l’adore ; c’était tellement amusant de jouer ce personnage. Il est un peu maladroit, mais c’est vraiment une crème et il sait ce qu’il veut. Il sait quoi chercher chez les gens ; il regarde le monde à travers ses lunettes et voit le bon en chacun, ce qui est génial. Quand les enfants des vilains arrivent à Auradon, la plupart des gens ont peur et sont nerveux, mais il est vraiment dévoué à l’idée de faire son possible pour accueillir les nouveaux venus les bras grands ouverts.
Être Acteur : Comment t’es-tu préparé pour ce rôle ?
Zachary Gibson : Comme je n’avais jamais suivi de cours de théâtre avant de décrocher ce rôle, mon travail de préparation a été très différent de ce que je ferais aujourd’hui. Heureusement, le personnage que je joue, Doug, est très similaire à moi. J’ai pris ça très à cœur et j’ai vraiment vécu sa vie comme si c’était la mienne. Pour avoir une idée de comment mon père et ses 6 frères m’ont élevé – tu sais, Prof, Atchoum, Joyeux, Grincheux, Dormeur et Timide – j’ai regardé le film original Blanche-Neige et les Sept Nains pour voir comment se comportait mon père, ainsi que ses relations avec Blanche-Neige et ses 6 frères.
Être Acteur : Quel est ton meilleur souvenir de ce tournage ?
Zachary Gibson : Tourner ce film a été les 2 mois les plus fun de ma vie. La quantité de souvenirs extraordinaires que j’ai sur le plateau est incroyable. Je repense à la fois où mon pote Boo (Booboo Stewart, ndlr) et moi-même avons improvisé notre propre soirée dansante dans un restaurant du centre ville et ça me fait rire. Un autre super souvenir est d’avoir travaillé avec Kenny Ortega, que j’ai longtemps considéré comme mon idole. C’était un rêve devenu réalité d’avoir l’opportunité de travailler avec une personne aussi généreuse et importante dans l’industrie. Enfin, dernier souvenir, mais non des moindres, je suis devenu très proche de Jedidiah Goodacre, que je considère maintenant comme mon frère. Du partage de van aux trajets aller-retours quotidiens sur le plateau, en passant par la répète de « Set if Off » dans mon salon, nous avons vraiment vécu ce tournage comme des frères. Mon meilleur souvenir avec lui est lorsque nous avons fini notre première journée de tournage, que nous sommes revenu dans notre car-loge et que j’ai décidé de mettre de la musique. Ils nous restait tellement d’énergie que nous avons commencé à danser et à chanter à tue-tête. Quelques minutes plus tard, quelqu’un est venu frapper à la porte ; Nous ignorions qu’il y avait un vestiaire juste à côté de nous, et le fait de danser secouait toute la loge. Enfin bon, on s’est bien amusés !
Être Acteur: De retour au milieu cinématographique en général, que penses-tu de l’industrie ici à Vancouver ? Penses-tu que les gens sont aussi compétitifs qu’ils peuvent l’être à Los Angeles, ou penses-tu qu’il sont plus relax ?
Zachary Gibson : Je pense que ça dépend. J’ai l’impression que pour certaines personnes il y a définitivement cet esprit de compétition et cette intensité parce qu’ils savent que c’est ce qu’ils veulent faire jusqu’au restant de leurs jours. Et il y a l’industrie pour à Vancouver. Je pense qu’il y a plus de personnes de ce genre là-bas, à LA, mais dire qu’il n’y a pas ce genre de personnes ici serait une erreur, car la quantité de personnes dans cette ville qui essayent de percer dans cette industrie est inimaginable. Et Vancouver a les épaules pour ; c’est un endroit génial pour se former et apprendre à jouer, il y a une tonne d’agences et la ville offre autant de travail qu’à Hollywood. Évidemment, peut-être pas autant maintenant, mais je peux totalement la voir – d’ici les 5-10 prochaines années – sur le même pied d’égalité qu’Hollywood en ce qui concerne la quantité de travail et de projets de films.
Être Acteur: Quels conseil(s) donnerais-tu aux jeunes acteurs ou aux personnes qui veulent se lancer dans une carrière d’acteur ?
Zachary Gibson : Soyez juste sûrs que la seule raison pour laquelle vous le faites, c’est parce que vous aimez ça. Si vous n’aimez pas ce que vous faites, vous ne durerez pas. Ne faites pas ça pour l’argent parce que vous n’en gagnerez pas beaucoup. Faites-le parce que vous aimez ça et le reste viendra tout seul. Ne vous attardez pas sur les détails, concentrez vous juste sur ce que vous aimez. C’est tout ce que je peux dire.
Descendants de Disney est un téléfilm réalisé par Kenny Ortega, tourné à Vancouver en Colombie-Britannique (Canada), et diffusé sur Disney Channel. Racontant l’histoire des descendants des héros et des vilains des films Disney, il contient des séquences jouées, chantées et dansées, à l’instar des High School Musical. |
Jean-François commence sa carrière en Europe où il étudie avec Jack Waltzer et Vernice Klier, ainsi qu’avec d’autres coachs internationaux.
Il suit les Cours Florent à Paris où il étudie l’art dramatique en français et en anglais, et obtient son premier contrat en 2010 dans le doublage alors qu’il tourne en parallèle des courts-métrages. Il poursuit par la suite le cursus Arts de la Scène offert par le Conservatoire du 9ème arrondissement.
Contacté en 2012 par un producteur, Jean-François obtient un petit rôle dans le long-métrage américain « Shadow People », avec Robert Dallas (The Walking Dead) et réalisé par Matthew Arnold. En 2014, il décroche le rôle d’un hipster dans « Puerto Ricans in Paris », avec Luis Guzman (How to Make It in America, Voyage au Centre de la Terre 2 : L’Île Mystérieuse) et Alice Taglioni (Paris-Manhattan).
Il travaille sur de nouveaux projets, aussi bien en voix qu’en écriture et en cinéma.